Formulaire de soins aux Personnes Agées
Sédation palliative
Littérature consultée à la date du : 31/03/2017
- Le midazolam est indiqué dans la sédation palliative.
Introduction
Quelles que soient les décisions qui seront prises concernant la fin de vie, elles doivent respecter la volonté du patient qui sera, dans tous les cas, informé correctement au préalable. Les gens vont rarement exprimer spontanément leurs souhaits en ce qui concerne la fin de leur vie. C'est pourquoi nous recommandons, dans le cadre de programmation de soins précoces, de demander activement à chaque résident de MRS (par ex. lors de l’admission) ses valeurs et souhaits par rapport aux soins en fin de vie, particulièrement chez les patients avec un déficit cognitif menaçant, une maladie respiratoire chronique évolutive ou une affection cardiovasculaire
Pour une discussion plus détaillée des décisions en fin de vie, nous vous référons au FormulR/ Info's qui traitent de ce sujet : Soins palliatifs (première, deuxième et troisième partie).
Définitions et classification
Nous définissons la sédation palliative comme une réduction intentionnelle de l’état de conscience d’une personne en phase terminale qui présente des plaintes impossibles à soulager par d’autres moyens (plaintes réfractaires) et qui causent une souffrance « insupportable ». Les symptômes réfractaires les plus fréquents sont la douleur, la dyspnée ou le délirium. Il faut s’assurer qu’il s’agit réellement de symptômes échappant à tout traitement. L’administration de substances sédatives a pour objectif premier d’obtenir une réduction de l’état de conscience du patient afin qu’il ne perçoive plus les symptômes et les troubles responsables de sa souffrance insupportable
Considérations générales
Dans la sédation palliative, théoriquement réversible, nous partons du principe qu’une fois la sédation entreprise, elle sera maintenue jusqu’au décès (sédation palliative continue). Tout le monde ne donne pas ce sens à la notion de sédation palliative ; d'aucuns parlent aussi de sédation de courte durée ou intermittente
Si l’indication est correcte et qu’elle est bien effectuée, la sédation palliative ne raccourcit pas la vie et ne peut pas être considérée comme un acte mettant fin à la vie
La décision d’entamer une sédation palliative signifie par contre que le décès surviendra à brève échéance (15 jours au maximum, en fonction de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation)
Réalisation pratique
Tout acte ou geste doit impérativement être discuté préalablement avec le patient ou, s’il en est incapable, avec son représentant. Les modalités de la sédation en termes de procédure à suivre, de dosage des médicaments et autres doivent être discutées de façon explicite et convenue avec les autres soignants dans le cadre interdisciplinaire indispensable. Ainsi, il faut décider si la sédation sera courte ou intermittente ou si elle continuera jusqu'au décès, avec ou sans administration d'un bolus initial.
La profondeur de la sédation doit, dans la mesure du possible, être précisée au préalable : certains médecins préfèrent commencer avec une sédation superficielle qui peut être adaptée selon les besoins, d'autres commencent immédiatement une sédation profonde. Les premiers se laissent surtout guider par l'état du patient et sa réponse à la sédation, alors que les autres donnent la priorité au soulagement de la souffrance et accordent moins d’importance aux possibilités de communication pendant la sédation
Toute alimentation ou hydratation (artificielle ou non) et tout traitement médicamenteux oral est arrêté. Poursuivre l’hydratation n'améliore pas le confort du patient, ne prolonge pas la vie et peut être qualifié d’acte médical inutile
Pour la majorité des patients résidant en MRS, fortement affaiblis par une affection préexistante, par des apports hydriques et alimentaires réduits et compte tenu de leur âge élevé, la sédation ne dépassera guère 2 jours avant le décès
En cas d'efficacité insuffisante, il importe de vérifier si d'autres facteurs (rétention vésicale, fécalome, crampes abdominales, analgésie insuffisante, sevrage (nicotine, médicaments) ou encore un délirium) ne gênent pas la sédation. Ces facteurs sont résumés dans la fiche des points prioritaires dans la sédation palliative
Traitement
Sélectionné
Médicamenteux
Midazolam
Médicaments sélectionnés : midazolam
On commence par le midazolam. L’administration continue en sous-cutané à l’aide d’une pompe est la méthode la plus adéquate (le midazolam a une courte durée d’action). Des doses faibles, de 10 à 15 mg par 24 heures, sont recommandées pour les patients plus âgés, affaiblis et amaigris (< 60 kg). Si une dose de midazolam supérieure à 50 mg par 24 heures est nécessaire pour atteindre le niveau de sédation souhaité, il est indiqué de passer à l’étape suivante (ajouter un autre médicament). La nécessité de passer à d'autres substances que le midazolam ne se manifestera que très rarement. Il est alors recommandé de faire appel à une équipe de soutien palliatif (comme une équipe de référence multidisciplinaire).
Médicaments sélectionnésA prendre en considération
Médicamenteux
En cas d'agitation avérée : Halopéridol
Paradoxalement, une agitation peut survenir et se révèle souvent difficile à contrôler, même lors de l’utilisation de doses très élevées de sédatifs. L’ajout de l’halopéridol à la dose de 5 à 10 mg SC par 24h est éventuellement possible en cas d’agitation avérée.
Si la sédation est insuffisante : Lévomépromazine
Si l'on ne réussit pas à obtenir une sédation suffisamment profonde, on peut ajouter de la lévomépromazine (maximum 200 mg par 24 heures). Cependant, le produit n'est plus disponible en Belgique sous forme parentérale. Il est recommandé de faire appel à une aide spécialisée.
Non sélectionné
Médicamenteux
Morphine
La morphine n’a aucune place comme sédatif dans la sédation palliative. Des doses élevées de morphine entraînent une certaine somnolence mais ne permettent pas nécessairement d’obtenir une réduction adéquate de l’état de conscience visée dans la sédation palliative. Par ailleurs, l’administration de la morphine comme analgésique ou en cas de dyspnée doit être poursuivie